Marchés actions : les petites valeurs à l’honneur

Les petites et moyennes capitalisations européennes ont la cote : c’est le constat établi par le palmarès semestriel de la société Quantalys. Particulièrement performantes au premier semestre 2016, elles ont surpassé des actifs américains habitués aux premières places du classement, retraçant par la même occasion la carte des marchés actions et obligations.

Zoom sur un renversement de tendance au profit des mid et small caps de la zone euro !

Petites valeurs, actions européennes : une nouvelle donne ?

Le palmarès semestriel (1er semestre 2016) des principales catégories de fonds, publié par Quantalys, fait état de profonds changements sur les marchés actions. Si les investisseurs ont souvent fait l’impasse sur le PEA-PME, un compte-titres permettant d’investir dans le capital de petites et moyennes entreprises, les chiffres leur donnent tort sur toute la ligne.

En effet, les petites et moyennes capitalisations, notamment dans la zone européenne, se sont rapidement imposées dans un contexte économique et financier particulièrement tendu. Arnaud de Langautier, président de la société de gestion Amplegest, souligne les performances des mid et small caps : « Les petites valeurs ont notamment été soutenues par la qualité des résultats. »

Mais ce n’est pas tout : les petites et moyennes capitalisations boursières ont également remporté la meilleure performance cumulée sur 5 ans, doublée d’une volatilité inférieure à celle des autres catégories actions. Ainsi, et « au cours des cinq dernières années, le STOXX small a progressé d’environ 78% contre 55% pour le STOXX Europe 600 », selon le directeur général d’Inocap Gestion, Pierrick Bauchet.

Ces chiffres encourageants ne doivent pas pour autant faire oublier toute notion de prudence aux investisseurs. Ils sont dus à des sociétés innovantes et à fort potentiel de croissance, qu’il est essentiel de bien cibler pour réaliser un investissement de qualité.

Facteurs de performance : un renversement de tendance

Si personne, à commencer par les investisseurs, n’attendait les petites valeurs au tournant, c’est qu’elles impriment de toutes nouvelles tendances sur les marchés actions. Malgré une année 2015 instable, les cinq dernières années ont vu ces marchés se stabiliser après la crise financière de 2007-2008, avant de recommencer à progresser.

Et si le marché connait de profondes mutations au profit des capitalisations de la zone euro, c’est notamment parce que les rapports de force ont changés. Jean-Paul Raymond, directeur du développement chez Quantalys, souligne bien ce renversement de tendance : « Alors que les États-Unis étaient la locomotive des dix dernières années, ce n’est plus le cas à court terme. Depuis le début de l’année, la catégorie actions U.S. ne progresse que de 2,5% environ contre 10 à 15% pour les catégories actions européennes. »

Les marchés européens sont donc au beau fixe. Catherine Garrigues, responsable des stratégies conviction actions Europe d’AllianzGI, souligne notamment le rôle primordial de « thèmes de croissance » majeurs, comme le Big Data ou les énergies renouvelables, dans la bonne santé et l’attrait des capitalisations européennes.

La hausse des flux sur les actifs européens est en outre soutenue par un regain de la croissance, une prime de risque attrayante et un grand nombre de fusions-acquisitions dans la zone concernée.

Des obligations en difficulté

Si les marchés actions s’illustrent par des performances honorables, le marché obligataire semble souffrir d’une potentielle hausse des taux —déjà effective outre-Atlantique.

Si les investisseurs commencent à se retirer de cette catégorie d’actifs, Franck Dixmier (directeur des gestions obligataires d’AllianzGI) incite à la prudence : « Des risques de natures diverses, dont les risques politiques, continueront à soutenir des valorisations élevées sur des actifs jugés sans risques. »

La chute du cours du pétrole s’est montrée, à cet égard, particulièrement révélatrice : surpris, les investisseurs ont dû revoir leurs stratégies pour rectifier le tir. Une surprise pour le moins désagréable, qui a démontré l’importance du marché obligataire —si c’était nécessaire.

Il semblerait d’ailleurs que ce marché continue d’offrir de belles opportunités d’investissement, à condition d’opter pour des marchés de niche « à fort potentiel » : d’après Jean-Paul Raymond, « ce sont les produits très spécialisés qui réalisent les meilleures performances. »

Ce dernier conclut par une recommandation, que l’on ne répétera jamais assez à propos de l’investissement en bourse : « Le principe est de toujours mixer les classes d’actifs et j’estime qu’il en faut au moins huit dans un portefeuille. »

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